Bêta-lecteurs, correcteurs, conseillers, alpha-lecteurs… Tant de termes pour lesquels il est très facile de se perdre ! Aujourd’hui, je voulais revenir sur ce sujet car j’ai récemment eu la chance de travailler avec des bêta-lecteurs pour un roman en particulier : Le Laurier Rose. Qu’est-ce que cela implique ? Qu’est-ce que ça m’a apporté ? Quels sont les pré-requis pour pouvoir travailler avec ces personnes ? Je réponds à vos questions dès maintenant !
Travailler avec des bêta-lecteurs : quel est leur rôle ?
Quelques définitions
Comme je le disais, il existe de nombreux termes pour définir les personnes qui pourront vous accompagner dans la phase finale de votre roman. L’on retrouve donc :
- Conseiller.e : c’est une personne qui va s’occuper du fond de votre histoire sans prendre en compte sa forme. Elle ne corrigera aucune faute, mais vous donnera des pistes pour améliorer certaines scènes, certaines intrigues, creuser des personnages, etc. Elle fait un travail en surface pour donner plus consistance et de crédibilité à votre roman.
- Correcteur.ice : comme son nom l’indique, cette personne va corriger votre roman. Fautes d’orthographes, syntaxe, conjugaison, grammaire, tout passe sous des yeux de lynx. Néanmoins, cette personne ne va rien dire concernant l’histoire en elle-même ! Elle va s’occuper seulement de la forme et ne vous donner aucun axe d’améliorer sur votre histoire en elle-même. Néanmoins, elle vous donnera des conseils pour éviter les fautes.
- Bêta-lecteur.ice : la personne qui nous intéresse dans cet article endosse généralement les deux rôles précédents. Elle va lire l’entièreté de votre roman, vous donner des conseils sur l’histoire et également la corriger. C’est une personne qui va vous offrir une aide importante dans la finition de votre roman.
Un coup de pouce pour améliorer votre roman
Comme vous l’aurez compris, travailler avec des bêta-lecteurs, c’est avant tout confier son texte à quelqu’un. Je vous conseille de choisir une personne de confiance. Un ou une bêta-lecteur.ice doit être capable d’être impartial.e, ne pas avoir peur de vous bousculer et être le plus objectif.ve possible sur votre travail. Iel va être très franc.he avec vous sur vos erreurs, sur votre histoire et il vous faudra beaucoup de self-control pour parfois supporter les retours (zen attitude). Son but n’est pas de vous démonter et de démonter votre histoire : cette personne est là pour vous faire évoluer, vous améliorer et donner un gros coup de pouce dans l’amélioration de votre roman. Elle va également vous donner son avis du point de vue d’un.e lecteur.ice. En bref, elle vous donnera les clés pour que votre roman soit proche de la perfection !
Travailler avec des bêta-lecteurs : ce que ça implique concrètement
Comme je l’évoquais précédemment, travailler avec des bêta-lecteurs mérite réflexion. Il s’agit de donner notre roman, notre bébé, a quelqu’un que l’on ne connaît parfois pas tant que ça. Il s’agit également de recevoir des retours parfois pas très agréables sur notre histoire, nos personnages, notre façon d’écrire, notre niveau de français… Vous l’aurez compris, il vous faut un sacré recul avant de vous lancer dans la recherche d’un ou d’une bêta-lecteur.ice. Il vous faut être prêt.e, psychologiquement, à accepter la critique, à laisser votre roman dans les mains de votre premier.e lecteur.ice et surtout, prêt.e à retravailler ce texte de fond en comble pour en sortir le meilleur ! Posez-vous ces questions avant de vous lancer pour ne pas être totalement découragé.e une fois le retour arrivé.
Et l’alpha-lecteur alors ?
C’est vrai ça, je n’ai pas encore abordé la question de l’alpha-lecteur ! Tout simplement car son rôle est encore bien différent de celui du bêta-lecteur. Un alpha-lecteur, c’est quelqu’un qui sera là du début à la fin de votre roman. C’est à lui que vous confierez vos questions, vos doutes, vos joies, vos envies… C’est lui qui suivra toutes vos avancées et sera capable de vous dire : “là, je pense que tu devrais développer cette scène” ou encore “ce personnage pourrait être comme ça pour le rendre plus intéressant”. Il va se placer comme un conseiller en direct, toujours là pour vous épauler et vous donner de nouvelles idées. Attention : un alpha-lecteur n’écrit pas votre histoire à votre place !
Pour avoir déjà travaillé avec des bêta-lecteurs lors de mon parcours de jeune autrice, je peux dire que c’est à la fois un challenge, mais aussi un vrai plus. L’accompagnement est essentiel pour nous permettre d’avoir un regard extérieur, novateur sur notre récit. Et souvenez-vous : un.e bêta-lecteur.ice n’est pas là pour vous juger en tant que personne. Elle jugera la qualité de votre roman tel.le un.e lecteur.ice le fera. Elle vous jugera en tant qu’auteur.ice, en tant que professionnel.le. Alors, décompressez : ce retour vous sera toujours bénéfique et doit vous pousser à aller de l’avant !
Ps : Pour les personnes qui cherchent une alpha-lecture pour les aider dans leur roman, l’autrice Camille DAVID propose depuis août des forfaits d’accompagnement pour les auteur.ices dans le besoin. N’hésitez pas à aller faire un tour, peut-être que cela pourrait vous intéresser.
Pour aller plus loin :
- Alpha et Bêta Lecteurs : ce qu’il faut attendre d’eux, par Camille DAVID
- Le Petit Guide du Bêta-Lecteur, par Mécanismes d’Histoires
- Intégrer les retours des bêta-lecteurs, par Mécanismes d’Histoires
- AIDE #1 : BÊTA-LECTEUR, CORRECTEUR OU CONSEILLER, par La Communauté des Mots
- Les bêtas-lecteurs, par Cynna Sledge (page 21), Webzine de juillet 2021 de Génération Écriture
J’ai commencé à réfléchir à mes bêta-lecteurs en pleine écriture du premier jet (alors qu’il me restait derrière plusieurs mois d’écriture, trois mois de pause, peut-être trois mois de corrections perso). En fait, je le vis comme une partie du travail, et pas comme un danger. C’est un peu comme quand tu bosses dans la com’ et que ton patron veut relire ce que tu fais. Tu vas pas dire « ah bah nan, c’est mon bébé, c’est mon article à moi ». Ben là c’est un peu pareil (même si évidemment l’attachement n’est pas du tout le même, on est bien d’accord, hein ! :D). Pour moi, la bêta-lecture ça fait partie du travail de l’écriture d’un roman et plus globalement du passage chez les éditeurs ensuite. Comme le synopsis (d’ailleurs, étrangement, je crains plus la « présentation auteur » que le synopsis !).