Publier sur Internet

Le thème de ce mois-ci est la publication sur Internet. En plein NaNoWriMo, peut-être que l’histoire que vous écrirez trouvera sa place sur les diverses plateformes de publication qu’il existe plutôt que de rester cacher dans les méandres des dossiers de votre ordinateur.

Vous avez été 38 personnes à répondre à mes questions et je vous remercie pour les partages et votre participation. Aussi, je vous informe qu’à partir de maintenant, les articles seront publiés le premier samedi de chaque mois, cela est plus pratique pour moi et comme ça, vous pouvez les découvrir le week-end, tranquillement.

Pour ce thème, nous allons nous intéresser aux auteurs et autrices qui publient en ligne, mais également ceux qui ne le souhaitent plus. Nous aborderons aussi les plateformes de publication que vous m’avez cité, mais cela restera succinct puisque je vous prépare un article là-dessus dans les semaines à venir !

Pourquoi publier ses écrits en ligne ?

94% des participants à ce questionnaire publient sur Internet. C’est énorme, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce qui est bien avec cette forme de publication et quelle satisfaction en retire les auteur•ices ?

Tout d’abord, intéressons-nous au pourquoi. La question suivante était : “qu’est-ce qui vous a poussé à publier sur Internet ?” Pour 35 personnes (sur 38), c’est l’envie de partager leurs textes, leurs histoires qui a été leur première motivation. Vient ensuite, pour 26 personnes, le fait de rejoindre une communauté d’auteur•ices et pour 14 autres, l’envie de se faire connaître.

Publier sur Internet permet d’intégrer une communauté via les plateformes, les forums, les blogs, les réseaux sociaux car nous avons quelque chose à partager, à présenter. Mais c’est également une passerelle vers le monde de l’édition : pour 5 personnes, ce premier pas est leur motivation. Grâce à ces premières publications, vous pourrez créer votre propre lectorat et avoir plus de poids si vous souhaitez vous faire publier un jour.

Publier ses histoires en ligne peut vous permettre de recevoir des avis de personnes objectives : ce ne seront pas que vos proches qui vous liront et commenteront vos textes. Ces retours vous permettront de vous améliorer, d’avoir un panel plus important d’avis et peut vous mettre en confiance pour écrire. Pour ma part, ce qui m’a vraiment poussé à continuer d’écrire ça été les discussions avec les lecteurs et les retours qu’on a pu me faire. C’est toujours enrichissant, inspirant et motivant. Grâce à ces retours, nous pouvons nous améliorer et même si ce n’est pas facile de recevoir des commentaires négatifs, ils nous permettent de prendre du recul sur nos écrits et de voir les choses sous un autre angle. Parfois, c’est très bénéfique (tant que c’est constructif) ! “La publication sur internet m’a permise de trouver des lecteurs qui m’aident actuellement et qui me soutiennent. Des gens qui m’alertent sur les failles du scénario et ce genre de chose. Je n’aurai peut être pas eu le courage de le faire et même d’envisager un reboot si les quelques lecteurs que j’ai ne m’y avaient pas encouragée.”

Pour finir, voici la réponse d’un•e participant•e : “Je publie sur internet parce que ça me force à ne pas revenir sans arrêt sur des choses que j’ai écris précédemment, à repartir sur la base de ce que j’ai publié pour écrire une suite, et non à remanier ce que j’avais déjà produit.” Permettre de poser son histoire, de passer à la suite, est selon moi une bonne raison de publier sur Internet également.

Le champ des possibles est infini sur Internet. “Tout devient possible, on peut publier ce que l’on veut. De plus, on peut, grâce à internet, se faire un nom, ce qui peut être utile le jour où l’on voudra être réellement édité.” “On peut toucher des lecteurs qui ne se seraient pas forcément intéressés au livre s’il avait été à la vente. On peut également toucher un cercle de lecteurs très spécifiques. Et surtout, on peut publier de la fanfiction, ce qui n’est pas possible dans une vraie maison d’édition.”

Globalement, vous êtes satisfait vis à vis de vos publications sur Internet en grande partie pour le partage : “partager sur Internet à des personnes que l’on ne connaît pas forcément n’assure pas un retour systématique, et encore moins une sécurité du contenu intellectuel et littéraire de l’oeuvre.” “Je suis pas vraiment toujours satisfaite de tout ce que j’écris, mais je partage quand même parce que je sais qu’il y a des lecteurs/trices et que ça me fait du bien au moral.” “C’est internet et l’accès à une communauté d’auteurs et leurs avis qui m’ont le plus permis de progresser et de réaliser des textes que j’estime satisfaisant. Ça permet aussi d’écrire dans une ambiance de camaraderie qui fait du bien.”

Avoir le soutien des lecteurs et de la communauté est très important. Néanmoins, pour les personnes moins satisfaites, il y a un bémol qui est revenu dans plusieurs témoignages : le manque de retours. “Je trouve qu’on manque pas mal de retours. Et sur les sites qui en ont le plus, on a souvent des communautés de lecteurs jeunes qui manque du coup généralement d’esprit critique. Donc pour avoir des retours constructifs, pertinents, et qui aide à s’améliorer, c’est compliqué. Surtout quand ces mêmes jeunes sont aussi auteurs et ne supportent pas qu’on critique négativement ce qu’ils écrivent. Je pense d’ailleurs que le manque de retours constructifs pour pointer ce qui ne va pas dans les textes vient de là : si on dit du mal d’un texte, on est forcément jaloux, rageux, et j’en passe… “ Ce manque de commentaire est dommage car “finalement c’est bien le contact auteur-lecteur qui est le plus intéressant et qui permet aussi d’apprécier leur opinion sur notre histoire.”

Publier sur Internet apporte une certaine visibilité, mais aussi un partage intéressant entre les lecteurs et les auteurs. Cela permet de créer des communautés d’auteurs qui s’entraident et de pouvoir s’améliorer. Mais de nombreuses personnes ne prennent pas forcément le temps de donner des retours et donc, cela peut également décourager.

Que publier ?

Publier sur Internet, oui, mais quoi ? C’est le sujet de la question suivante. Pour la majorité d’entre vous (58 %), vous préférez publier vos fanfictions et autres textes. Peut-être pour l’aspect “moins sérieux” qu’un roman original ?

Pour 36 % d’entre vous, vous publiez n’importe lequel de vos romans, de vos textes sur Internet. Cela permet de faire découvrir une certaine diversité de ce que vous êtes capable de faire à votre lectorat et d’avoir des avis divers et variés.

Ensuite, vous aimez également publier les textes et écrits dont vous êtes le ou la plus fièr•e ou ceux que vous ne souhaitez pas voir publier. Cela vous permet une pression moindre, mais également la satisfaction de pouvoir faire découvrir vos textes à une communauté.

Pour finir, vous publiez également sur Internet les histoires qui comptent le plus pour vous afin de les faire partager et d’en avoir des retours, mais également vos textes issus de challenges d’écriture (comme le Christmas Challenge, par exemple).

Sur Internet, vous pouvez publier ce que vous voulez. Cela dépendra de ce que vous recherchez, de l’image que vous voulez renvoyer, de ce que vous voulez partager, des retours que vous voulez recevoir.

La plateforme de publication

Bien choisir sa plateforme de publication n’est pas le plus évident. Est-ce que je vais publier sur telle plateforme parce qu’il y a beaucoup de monde ou sur celle-ci parce que la communauté est active et bienveillante ? Est-ce que cette plateforme est adéquate pour publier mon roman ou celle-ci l’est plus ? A quel point je peux personnaliser l’ambiance dans laquelle je souhaite plonger mon lecteur ?

Voici donc les plateformes que vous avez le plus cité :

Comme vous pouvez le voir, Skyrock, Wattpad et Fanfiction.net/Ao3 sont en tête du classement ! D’autres plateformes ont bien entendu été citées, mais elles feront l’objet d’un prochain article dans lequel je prendrais le temps de vous les présenter avec leurs avantages et leurs inconvénients. Cela pourra vous aider à choisir celle qui vous conviendra le mieux pour publier vos écrits.

La pression et le plagiat, ennemis de la publication en ligne

Parmi les 25 personnes qui ne publient pas ou plus sur Internet, 23 affirment avoir déjà publié avant d’arrêter.

La raison principal de cet arrêt de la publication en ligne c’est la pression que cela transmet à l’auteur. Il faut être régulier, tout le monde peut nous lire, les lecteurs peuvent avoir une certaine attente que vous ne pensez pas atteindre. Ces facteurs peuvent entraîner, en plus la peur de partager ses écrits, la perte de la motivation pour écrire. Il y a aussi cette peur de recevoir des commentaires négatifs et de ne pas savoir comment y faire face, qui peuvent couper toute envie d’écrire.

Mais en publiant, et c’est lié à la pression, il y a aussi ce risque : “le faire aux détriments de ses histoires plus personnelles, être tenté de n’écrire plus que pour satisfaire son lectorat qui a ses attentes plutôt que pour notre plaisir.” Écrire pour les autres est quelque chose de délicat car nous mettons la barre d’exigence très haute, trop haute parfois, pour ce que nous sommes capable de produire et il est probable que ça termine par une démotivation.

A cette pression, rajoutons une petite dose de plagiat. C’est, en effet, la deuxième cause qui empêche les auteurs de publier à nouveau. Le plagiat, c’est du vol, ni plus ni moins, et malheureusement, nombreuses sont les personnes à en avoir fait les frais. Ce que ça enclenche ? La même chose que la pression : une perte de motivation et une peur de partager de nouveau ses textes. “Le plus gros inconvénient est le plagiat, je pense, parce que les gens ne prennent pas les droits d’auteurs toujours au sérieux ou ne sont pas assez informés dessus.”

La peur de ne pas être légitime. Ça aussi, c’est une raison pour ne pas publier sur Internet. Ne pas se sentir à la hauteur ou n’être pas assez fier de ce que nous avons écrit pour oser le montrer au monde entier.

Si la pression et le plagiat sont des causes importantes du refus ou de l’arrêt de la publication en ligne, il en existe bien sûr d’autres que vous m’avez cité.

Il y a notamment l’aspect des critiques : “Les lecteurs peuvent être très critiques négativement, parfois de manière pas du tout constructive et ça peut blesser. Certains semblent vouloir à tout prix enfoncer tel ou tel jeune auteur. C’est contraignant également de poster sur internet, ça demande du temps pour la mise en page des chapitres, l’interaction avec les lecteurs et autres personnes, la gestion d’un blog… Un temps qui ne peut pas être utilisé pour autre chose, comme l’écriture par exemple.“ Si vous êtes lecteurs, prennez toujours le temps de laisser un commentaire constructif sur une oeuvre, même si vous ne l’avez pas aimé !

Voici un autre témoignage concernant les commentaires que j’ai trouvé très pertinent : “Un auteur met souvent toute son âme dans un texte et le descendre plus bas que terre est horrible. Après, je n’ai heureusement jamais eu ce problème. Peut-être aussi le fait de se perdre dans une masse d’écrit, il est difficile de se faire remarquer, mais c’est aussi le cas quand on sort un livre je suppose, rare sont ceux qui dès leur premier bouquin ont les ventes des plus grands livres. Enfin, le manque d’avis. Les lecteurs fantômes sont très très présents sur Internet et parfois, alors qu’on cherche à exposer notre histoire pour avoir des avis et bien, on en reçoit tout simplement aucun. On peut avoir des likes, des favs ou je ne sais quoi, mais pas un seul commentaire. C’est navrant.”

Publier sur Internet a son lot d’avantages et d’inconvénients. Écrire cet article m’a permis de ne pas voir que les bons côtés de la publication sur Internet – que je pratique depuis très longtemps – et me pousse peut-être à faire plus attention à ce que je compte publier.

Pas de nouveau questionnaire jusqu’en janvier, j’ai des articles à rédiger, je suis déjà en retard et en plus, c’est le NaNoWriMo ! Le prochain article portera sur l’édition. N’hésitez pas à me dire en commentaire les sujets que vous aimeriez que j’aborde dans les prochains questionnaires.

Remerciements

Merci à Célia, Manon, Kitsune Aquatik, Lorenart, Mélany Bigot, Kawaily, Kate Lyna, Miss Mimbletohnn, Margot Magguili, Lay, Aislinn Thb, Dylan Cozian, Wyatt L. King, HoshiroRyuko, Raj, S.E. Meyrow, ClayLangelle et à tous les autres auteurs anonymes qui ont pris le temps de répondre !

Pour aller plus loin

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