Courant 2018, la maison d’édition Noir d’Absinthe a fait passé un appel à textes pour une anthologie. Le thème était La Folie et l’Absinthe et m’avait inspiré une histoire. J’avais donc décidé d’y participer et je vous livre mon retour de cette expérience !
L’idée de base
J’ai mis un petit moment avant de trouver une idée. Le thème me plaisait, l’univers fantastique dans lequel il devait évoluer également. Mais je n’avais pas d’intrigue, pas de personnages. Et je me suis perdue sur Pinterest. J’ai tapé Absinthe et c’est là que mon imagination m’a donné une idée. C’est ainsi qu’est né Le prix de la liberté. Mais que raconte cette nouvelle ? Et bien, l’histoire se passe dans une Europe en ruine suite à une guerre pour l’Absinthe. Elle met en scène deux personnages, Opale, une sorcière qui a des comptes à rendre à une fée de l’Absinthe, et Orane, une jeune mère qui veut se débarrasser de son époux. Leur chemin vont se croiser, elles vont s’entraider et… et je m’arrête là puisque je compte bien la publier d’ici quelques mois.
Planifier l’histoire
Tout d’abord, je tiens à rappeler que je fonctionne beaucoup via des plans. Je planifie chacune de mes histoires, qu’elles soient longues ou courtes. Et celle-ci n’en était pas exempt. J’ai donc fait un schéma narratif assez complet pour avoir la trame principale de l’histoire d’Orane et Opale. J’ai donc trouvé rapidement l’intrigue et la fin de mon histoire. Je me suis mise à écrire presque aussitôt.
Le moment de doute
Puis, est arrivé le moment de doute. Ce moment où tu ne sais pas pourquoi tu écris, où tu n’es satisfait•e de rien, où tu trouves tout ce que tu fais nul. Je ne suis pas quelqu’un qui abandonne un projet une fois commencée, il reste juste dans un coin, dans l’attente que je m’en occupe. Et ce moment a bien duré un mois, si je me souviens bien. Ce qui me faisait peur, c’était de penser à la réponse de Noir d’Absinthe dès que je mettais à écrire. Je n’avais jamais répondu à un appel à textes avant, c’était un vrai challenge pour moi. Et puis, c’est passé, un peu naturellement, à mesure que la date approchait.
La rédaction et la relecture
La rédaction s’est faite assez rapidement, j’ai beaucoup apprécié imaginer et écrire cette histoire. C’était nouveau, c’était un vrai défi, et cet aspect m’a plu. Par contre, la relecture m’a fait un peu mal. J’ai été aidée pour la correction, heureusement. De mon point de vue, il y avait beaucoup de choses à retravailler, pour le meilleur, mais j’ai pris conscience d’une chose à ce moment : je suis capable d’écrire une nouvelle construite. Chose que je n’avais pas fait depuis longtemps, finalement. C’était satisfaisant donc !
L’envoi et l’attente
La phase suivante était de préparer le texte pour l’envoi. Il y avait des consignes à respecter, comme dans tout AT, et j’ai dû les relire une dizaine de fois pour être sûre de n’avoir rien oublié. J’avais ma petite checklist et dès que je faisais une des choses demandées, je cochais. Et avant l’envoi, j’ai énormément vérifié n’avoir fait aucune faute, d’avoir bien tout mis. Cette préparation m’a stressée, c’était primordiale que tout soit parfait, comme exigé par la maison d’édition. Et le moment d’appuyer sur le bouton envoyer, c’est comme si on appuyait sur celui de la bombe nucléaire. J’étais soulagée que ça soit fait avant la date limite, mais anxieuse quant à leur réponse. J’y ai pensé, repensé, j’ai douté, j’ai espéré. Et puis, finalement, ça s’est tassé, j’ai fini par presque oublié. Jusqu’à recevoir la réponse.
Verdict ?
Si vous me suivez sur les réseaux sociaux et que vous avez suivi mon avancée dans l’écriture de cette nouvelle, vous savez que je n’ai pas fait parti des retenus pour l’anthologie. Je n’ai pas reçu un retour très constructif, simplement quelques phrases pour dire que les personnages et le contexte méritaient d’être développés. J’en attendais plus, mais je peux comprendre qu’avec une centaine de textes reçus, il est difficile de faire des avis détaillés.
Je ne vous cache pas que, sur le moment, j’étais plutôt déçue et amère puisque, même si je ne m’attendais pas à être prise, j’aurais aimé avoir plus que quelques phrases sur mon texte. Mais j’ai laissé couler et je me suis dis : pourquoi ne pas la publier de mon côté ?
Ressentis et publication
Aujourd’hui, après avoir pris beaucoup de recul sur cette expérience et sur Le prix de la liberté, je me dis que j’ai franchis une petite étape vers le monde de l’édition, mine de rien. J’ai expérimenté le refus d’un texte, mais le point positif, c’est que je l’ai envoyé. C’était ça, mon challenge : pouvoir proposer un de mes textes pour une anthologie. Alors, bien que je n’ai pas été acceptée, je suis contente de l’avoir fait. C’est une vraie satisfaction personnelle et ça m’a ouvert les yeux sur mes capacités.
Qu’est-ce qu’il se passe maintenant pour cette nouvelle ? Je l’ai déjà abordé plus haut, mais je compte bien la publier en ligne tout de même. Après l’avoir relu, je suis quand même contente de ce que j’ai écris et j’ai envie de le partager. Elle sera donc publiée sur Wattpad et je réfléchis également pour la poster sur ce site. Plus qu’à la retravailler un petit peu !
Un extrait ?
Pour vous faire patienter jusqu’à ce qu’elle soit publiée, je vous propose un petit extrait de l’introduction de cette nouvelle. J’espère que cela vous plaira.
L’absinthe.
Avant la destruction, ce mot était porteur de richesse, de prospérité, de fierté, de pouvoir. Aujourd’hui, il n’était synonyme que de corruption, de peur, d’addiction.
Des siècles durant, le continent européen et chacun de ses pays s’étaient établis comme première puissance mondiale, devançant les deux maîtres : les États-Unis, noyés sous la pauvreté et le pouvoir corrompu de son gouvernement, et la Chine, dont les compétences d’investisseurs s’étaient éteintes, années après années. Ce qui changea la donne pour l’Europe fut la culture de l’absinthe. Cette plante avait réussi à transformer sa propre réputation : d’abord considérée comme alcool de riche puis présentée à tort comme poison, elle avait prouvé sa valeur en devenant un produit médicinal très efficace et un nouveau composé naturel des médicaments, soignant des maladies que l’on pensait incurables.
Cette époque fut la plus prospère que l’Europe n’eut jamais connue. Les agriculteurs n’avaient jamais été aussi riches, se transformant en hommes d’affaires, traitants avec les plus grandes entreprises et les industriels les plus influents. L’absinthe et tous ses produits dérivés se vendirent comme des petits pains et donnèrent un coup de fouet à toute une économie en perdition. Personne n’avait vu cela arriver, personne n’aurait pu prédire ce changement brutal de situation.
Mais les périodes glorieuses ne durent jamais vraiment, n’est-ce pas ? C’était passager, quelques siècles de joie, de calme, tout au plus. Moins de trafic, moins de délinquance, moins de morts, moins de pauvreté, moins de guerres. L’absinthe avait pansé tous les maux de l’Europe. Cette richesse n’était, cependant, pas aussi protégée qu’elle n’y paraissait. Elle était convoitée, méprisée par certains pays qui s’allièrent afin de faire tomber l’Europe et sa vie si parfaite. L’orgueil des gouvernements était plus grand que leur sagesse et après des années de préparation, le Mardi Rouge arriva.
Des groupes terroristes, venus de l’est par centaine, détruisirent la richesse de l’Europe. Il ne fallut qu’une nuit. Une nuit pour brûler des milliers d’hectares qui abritaient l’Or Vert, brûler les usines, brûler les productions, brûler les stocks. De nombreux morts furent recensés : près de six millions d’après les criminels. En une seule nuit, l’Europe perdit son trône, sa couronne, sa fortune et sombra dans une dictature froide et pauvre, contrôlée par des pays en quête de pouvoir et leurs mafias respectives.
L’absinthe était donc devenue recherchée et extrêmement chère. Les habitants contractèrent des maladies rares et des cancers, de plus en plus incurables malgré les efforts des soignants. La vente des médicaments, et surtout ceux contenant l’Or Vert, profitaient essentiellement à ces mafias et leurs trafiquants. Les nouveaux dirigeants du continent s’enrichissaient à mesure que les habitants tombaient malades, mourraient, connaissant, à présent, le lourd secret que cachait l’absinthe.
Et vous, avez-vous déjà participé à un AT ? Comment cela s’est-il passé ?