L’auto-discipline dans l’écriture – 1/2

L’auto-discipline. Pour un auteur, cela peut-être inné comme un effort insurmontable. Rester régulier, se motiver, trouver des techniques pour garder le “mojo” de l’écriture et du temps, ce n’est pas toujours facile en raison de diverses activités de notre vie qui nous occupent (le boulot, les enfants, la vie sociale, ect). Vous avez été 29 à répondre à mes questions autour de l’auto-discipline et du temps que les auteurs accordent à l’activité d’écriture. C’est parti pour décortiquer vos réponses !

Les auteurs s’auto-disciplinent

La première question du questionnaire, c’est celle-ci : arrivez-vous à vous auto-discipliner en écriture ? Et globalement, nous avons là presque une égalité. 29 personnes ont répondues à cette question et pour 51,7% d’entre eux, c’est un grand oui. Mais alors, qu’est-ce que cela implique de s’auto-discipliner ?

Différents éléments peuvent aider les auteurs afin qu’ils s’auto-disciplinent, qu’ils restent motivés dans leur activité d’écriture. Sur les 18 personnes qui ont répondu à la deuxième question, 16 affirment se fixer des objectifs. Les objectifs permettent de ne pas avancer sans but à court terme et donc, de s’auto-satisfaire lorsque cet objectif est atteint. L’auteur a la certitude d’avancer, pas à pas, grâce à ces objectifs définis. Il atteint un palier, puis un second, jusqu’à arriver au sommet de son ascension, à son but ultime.

En seconde position vient “s’instaurer des temps d’écriture”. Prévoir des plages horaires dans son emploi du temps pour écrire permet d’avoir un rendez-vous à honorer, de ne pas se défiler quand on en a envie et de prendre le temps, véritablement, d’écrire dans la semaine. Ils peuvent être toujours au même moment ou au contraire, être fixé de façon irrégulière pour casser une certaine routine.

Ensuite, certains auteurs préfèrent participer à des soirées ou des défis d’écriture qui vont les motiver, leur faire sentir qu’ils ne sont pas seuls à avancer ou, comme pour les objectifs, atteindre un but (réussir un défi) afin de se satisfaire. Avoir une méthode d’écriture bien établie permet d’avancer étape par étape, pas à pas, sans se précipiter, et donc de ne jamais (ou rarement) être devant une page blanche sans savoir quoi écrire. “Je réfléchis à l’histoire dans ma tête, j’écris les premiers éléments, j’écris peu à peu l’histoire, etc.” explique l’un des auteurs. “Et j’ai surtout un rituel : mettre la chanson/musique qui m’incite à écrire cette histoire.

Ce qui peut motiver également, c’est un regard extérieur : demander à un proche de demander des nouvelles de l’avancement du roman ou encore, tenir un journal d’écriture. Ainsi, nous avons une vision de notre avancée et une sorte de contrat qui nous pousse à écrire. L’un des participants explique que “le contrat d’écriture, où je dois écrire tant de mots quotidiens sous peine d’une punition” l’aide le plus dans son auto-discipline.

L’auto-discipline n’est pas faite pour tout le monde

Comme je le disais au début de cet article, sur la première question, nous avons presque une égalité. 48.3 % affirment ne pas réussir à s’auto-discipliner et donc, nous allons savoir quelles en sont les raisons.

La procrastination est le fléau qui est très souvent revenu dans les réponses des auteurs. “Je procrastine, parce que je me dis que ce n’est pas le moment, que je n’arrive pas à me concentrer, ect.”, “pas assez de volonté”, “flemme”, “trop de tentation autour de moi”, “la déconcentration”. Pour d’autres, c’est une question d’organisation, de volonté, de temps car certaines obligations passent avant l’écriture. Autant de facteurs, donc, qui peuvent empêcher un auteur d’écrire.

Mais parmi ces réponses, il y a d’autres auteurs qui “[considèrent] que [l’auto-discipline] est inutile et [préfèrent] [s]’écouter”. Ils ne veulent pas se forcer car ils écrivent à l’inspiration : “Quand je le sens, j’écris pendant parfois des heures, des jours, sans m’arrêter. Quand je le sens pas, j’ai tendance à pas me forcer”, “Parfois je n’y arrive pas : je ne me force pas lorsque je me sens mal, je ne suis pas partisane de l’auto-flagellation que pratiquent certain.es auteurs.trices”. Comme le souligne un autre participant, l’inspiration n’est pas “sur commande” et il faut “de l’inspiration pour que le texte puisse être vivant”.

La dernière raison qui a été souvent citée, c’est celle du perfectionnisme. Pour un des auteur, son “perfectionnisme omniprésent” l’empêchent de s’auto-discipliner : “J’ai beau vouloir me mettre au travail, je me met devant mon écran, mais direct : impossible d’aligner trois lignes sans les trouver nulles à chier et sans vouloir les effacer. Et ce, en boucle. Mon perfectionnisme est vraiment un sacré blocage que j’essaie de dépasser chaque jour mais c’est pas simple du tout.” Le “manque de confiance”, la “crainte de ne pas aboutir à un résultat satisfaisant” est également un fléau qui bloquent les auteurs dans leur activité d’écriture. Mais comment ces auteurs gèrent-ils tous ces blocages ?

J’ai donc demandé aux participants s’ils avaient trouvé des méthodes afin de s’auto-discipliner. Parmi les 19 réponses, 12 ont répondu oui et partagent ce qu’ils ont trouvé, mais qui n’ont pas toujours fonctionné :

  • Écrire tous les jours, tenir un journal, faire un plan, essayer la méthode flocon ou d’autres méthodes d’écriture,
  • S’accorder des temps d’écriture, écrire avant toute autre activité, à heure fixe, pendant une période propice, écrire un peu chaque jour, se fixer des rendez-vous d’écriture dans un agenda,
  • Se fixer des objectifs, des deadlines, s’imposer un nombre de mots par jour,
  • Éteindre son téléphone, utiliser des applications qui empêchent l’accès à Internet (comme Focus Writer) ou le mode plein écran sur Word, couper Internet, éteindre l’ordinateur pour écrire dans un carnet,
  • Mettre en place des rituels (thé, café, bonbons, musiques, etc.),
  • S’inspirer : “La musique pour mieux imaginer. Ou aller sur Pinterest pour trouver de l’inspiration pour m’aider à mieux visualiser un lieu, un vêtement ou même une couleur en particulier.
  • L’écriture automatique qui “ne nécessite pas forcément de concentration

Pour neuf d’entre eux, néanmoins, ces méthodes n’ont pas fonctionnées. En général, c’est lié à la personnalité de l’auteur, sa façon d’être, tout simplement. Un des auteurs explique que c’est “parce que je ne suis pas quelqu’un d’organisé donc j’arrive pas à m’y tenir, faut que je fasses selon mes envies”. On évoquait tout à l’heure le fait de ne pas se forcer à écrire, et ici, cela revient : “je n’aime pas me forcer. Et surtout, je n’arrive pas à me forcer, parce que je pars du principe que mes écrits doivent venir d’une envie / passion, et pas d’une obligation”. Le syndrome de la page blanche, le manque de concentration, de temps sont des facteurs qui empêchent cette auto-discipline pour cette catégorie d’auteurs-ci.

Malheureusement, l’auto-discipline dans l’écriture n’est pas faite pour tout le monde et malgré les blocages que cela peut provoquer, beaucoup d’auteurs ne trouvent pas leur méthode d’écriture parfaite et se laisse porter par leurs envies, leur inspiration.

 

Comme vous avez pu le constater, l’auto-discipline n’est pas acquise pour tout le monde. C’est un travail sur soi, mais ça peut également être une façon de travailler qui ne convient pas à tout le monde. Le sujet étant très vaste, j’ai pris la décision de couper l’article en deux (pour vous épargner une lecture trop longue). Dans la seconde partie, nous aborderons la gestion des temps d’écriture ainsi que les objectifs pour finir sur un récapitulatif de quelques méthodes pour vous aider dans l’écriture. Les remerciements et les liens utiles seront donc partagés en fin de la seconde partie qui sera publié le 8 mai prochain.

Lire la seconde partie

 

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