Le prologue et l’épilogue sont des éléments que l’on rencontre régulièrement dans les romans. Ils sont respectivement le début et la fin de l’histoire. Mais sont-ils vraiment obligatoires dans un roman ? Quelle place leur faites-vous dans vos histoires ? C’est exactement ce sur quoi va porter cet article. Alors, asseyez-vous et suivez le guide !
Ce questionnaire a reçu 22 réponses au cours du mois d’octobre, je remercie donc toutes les personnes qui ont pris le temps d’y répondre. Si vous avez des choses à ajouter, la partie commentaire est là pour cela !
La place du prologue et de l’épilogue : un début et une fin
Avant de nous lancer dans le coeur du sujet, nous commençons par faire un état des lieux global de votre utilisation du prologue et de l’épilogue. Vous êtes 72,7% à les utiliser dans vos histoires, soit 16 personnes sur 22. Cela représente une grande part d’auteurs et d’autrices à ce jour et au cours de cet article, nous allons pouvoir étudier les différentes utilisations de ces éléments. Mais avant tout, je vous ai interrogé sur l’intérêt qu’ont pour vous le prologue et l’épilogue.
L’intérêt premier
Vous avez été plutôt d’accord sur la réponse à cette question. Pour vous le prologue, tout d’abord, est une “introduction plus courte, ne nécessitant pas autant de détails ou de signes qu’un chapitre.” C’est un peu “la face cachée de l’iceberg” : il permet “d’expliquer, rajouter des éléments qu’on a pas pu mettre dans le corpus écrit”. C’est une façon d’emmener le lecteur directement dans le contexte.
L’épilogue, quant à lui, rejoint cette idée de conclusion courte et de face cachée de l’histoire. Il va permettre de clôturer l’histoire, ou au moins une première partie, pour que le lecteur sache que l’on tourne vraiment la page, dans tous les sens du terme.
Dans tous les cas, et c’est ce que nous rappelle un auteur qui a participé au questionnaire, le prologue et l’épilogue doivent servir l’histoire, l’intrigue et les personnages. Nous rentrerons dans le détail un peu plus tard en expliquant les différentes utilisations de chacun. Mais avant, nous nous posons la question suivante :
Sont-ils systématiques ?
Je sais que vous voyez déjà la réponse venir. En effet, ce ne sont bien évidemment pas des éléments systématiques à insérer dans votre récit et vous avez été nombreux à le souligner. D’abord, vous avez été 62.5% à répondre que vous ne les utilisez pas dans toutes vos histoires. Ensuite, 81,3% d’entre vous ont l’habitude de faire appel au prologue plus qu’à l’épilogue. Comme quoi, les deux ne sont donc pas du tout lié : vous pouvez en utiliser un sans utiliser l’autre.
Il n’y a pas vraiment de code : c’est plus un “feeling”, comme dirait certains. Quelqu’un raconte : “Mon premier roman n’a pas de prologue, seulement un épilogue. Ce dernier se déroule quelques années après. Je voulais montrer à mes lecteurs ce que les personnages étaient devenus, les questions qu’ils se posent encore, le chemin qu’il leur reste à parcourir, etc. J’ai fait le choix de ne pas écrire de prologue, parce que je n’ai pas trouvé d’idée pertinente et n’ai pas voulu en écrire un juste histoire d’avoir un prologue.”
Pour ce questionnaire, vous avez été quelques uns (4 personnes) à ne pas trouver d’utilité particulière à ces élements. C’est donc selon les habitudes de chacun. Je finirai par ce témoignage que je trouve très pertinent : “Je ne sais pas si c’est le contexte qui conditionne l’utilisation ou non des prologues et épilogues, plutôt leur pertinence et ce qu’ils apporteraient à l’histoire.” C’est donc plutôt en fonction de ce que vous souhaitez raconter.
Les habitudes d’utilisation du prologue et de l’épilogue
Le prologue
Le prologue a plusieurs fonctions, comme nous l’avons déjà abordé. Il peut notamment “permettre de raconter quelque chose qui se passe avant l’histoire, c’est très utile.” Il “est là pour donner un avant-goût de l’histoire, il doit être court et aiguiser la curiosité du lecteur.” “Il pose le contexte, soulève des questions. Il donne une direction au fil conducteur de l’histoire. Grâce au prologue, on peut écrire une scène qui n’est pas dans le temps de la narration (passée ou future), que le lecteur peut comprendre directement ou après lecture d’une partie du roman.” Je rejoins ces idées puisque, pour ma part, mon roman en cours Le Laurier Rose commence par un prologue qui se déroule 25 ans avant l’histoire. Cela m’a permit de poser les bases et de comprendre le personnage principal.
Pour certains d’entre vous, le prologue sert à “dévoiler le thème ou un élément important de l’histoire tout en gardant et/ou en adoptant un style assez mystérieux”. Il est possible “d’introduire et finir l’histoire avec une scène qui se passe bien avant ou bien après l’histoire en elle-même”. C’est ce que j’ai fait, personnellement, pour mon roman WIRE : il commence avec une scène qui se passe dans le dernier tome de la trilogie.
Dans tous les cas, le prologue sert à introduire l’histoire, d’une façon ou d’une autre, et la façon de l’utiliser reste très large. Plus qu’à faire votre choix !
L’épilogue
L’épilogue a, lui aussi, plusieurs fonctions que vous m’avez très justement cité. La première est celle la plus utilisée : clôturer définitivement une histoire en plusieurs tomes. Il a donc pour rôle de “donner une fin définie, histoire de tout clôturer”. Et là encore, pour terminer votre récit, vous avez plusieurs façons de procéder.
L’épilogue peut “être un moyen de montrer aux lecteurs ce que les personnages sont devenus quelques années après. Il peut mettre en avant une scène, avec un détail qui peut semer le trouble chez le lecteur, le faire remettre en questions la fin qu’il a cru comprendre.” Ensuite, terminer un roman de cette façon va également avoir pour but “d’annoncer une suite au roman”, un prochain tome ou même un roman dérivé. Certains d’entre vous utilisent l’épilogue pour atténuer un fin un peu violente. Cela permet, en effet, de poser quelque chose de plus doux pour laisser le lecteur sur une note douce-amère dont il va se souvenir longtemps.
Pour ma part, j’aime utiliser l’épilogue quand je sens que le dernier chapitre n’est pas adapté pour terminer l’histoire. Dans mon roman Alexine Lannes, l’épilogue est là pour laisser une fin ouverte sur le personnage. Mais dans WIRE, l’épilogue se passera des années dans le futur pour plutôt montrer comment les personnages ont évolué au fil des ans.
Quelques mises en garde
Vos réponses ont, pour la plupart, été dans le sens d’utiliser le prologue et l’épilogue à bon escient. Peu d’entre vous, finalement, les utilise dans chacune de leurs histoires et c’est plutôt une bonne chose si vous n’en sentez pas l’utilité. Il est donc primordial de garder en tête ceci :
Le prologue n’est pas un premier chapitre.
L’épilogue n’est pas un dernier chapitre.
Ce sont des éléments qui viennent s’ajouter à votre roman. Idéalement, vos lecteurs devraient pouvoir lire votre histoire et la comprendre sans avoir besoin de lire ces deux parties (même si, encore une fois, cela dépend vraiment de l’histoire et du contexte global !)
Nous l’avons vu, l’utilisation du prologue et de l’épilogue est un choix lié à l’histoire plus qu’à son auteur. Il y a plein de manières différentes de les intégrer dans votre récit, tout ce que vous avez à faire, c’est vous poser la question suivante : sentez-vous que ces éléments vont apporter quelque chose en plus à votre histoire ou non ? Finalement, c’est votre ressenti qui compte !
Et vous, comment utilisez-vous le prologue et l’épilogue ?
Remerciements
Merci à Enirtourenef, Margot Magguili, Miss Mimbletohn, StarsAreOutTonight, Mimistouille, Marvel_Ous, cleden_b, Chloë, Sophie-Orella, Emy Pavlova , MilenaHope, Ev Rhodes, AshleyPlateada3086, Célia et toutes les personnes anonymes qui ont pris le temps de répondre à mes questions !
Pour aller plus loin
- Prologue ou pas prologue, par Marièke Poulat
- Le prologue, par Ielenna (page 29) – Webzine Juillet 2011
Si jamais vous connaissez des articles sur le sujet, n’hésitez pas à les partager. Merci !
Je suis écrivain et formateur. J’ai beaucoup aimé cet article.
Merci beaucoup 🙂