Ce sujet, ça fait un moment que je veux l’aborder avec vous et je me suis dit qu’avec les vacances qui arrivent, il était temps de le sortir ! Gérer son inspiration pendant les congés, au travail, au quotidien peut parfois mener vers un état de frustration profonde. Aujourd’hui, je vais vous donner quelques pistes pour réussir votre gestion de ce qui fait de nous des êtres créatifs !
Gérer son inspiration : qu’est-ce que l’inspiration ?
Chez les auteur·ices, et autres créateur·ices, l’inspiration est parfois un truc qu’on ne sait pas vraiment définir. Pour certain·es, cela se rapporte presque au miracle, c’est pour dire ! Si l’on prend la définition du Larousse, l’inspiration est un “mouvement intérieur, une impulsion qui porte à faire, à suggérer ou à conseiller quelque action.” Selon Wikipédia, elle “désigne une affluence d’idées stimulant l’imagination et la créativité.”
Ce qui me gêne dans la façon de gérer son inspiration, c’est que l’on peut croire, à tort, que c’est quelque chose que l’on doit attendre. C’est un état qui tombe du ciel et qui nous pousse à vouloir écrire, dessiner, créer. Alors que, selon moi, c’est quelque chose qu’on entretient.
Vous me connaissez, mon adage est “c’est en écrivant qu’on devient écrivain”. Et côté inspiration, ça pourrait être “entretient ton inspiration pour être inspiré·e”. Je trouve qu’il y a beaucoup d’idées reçues autour de l’inspiration :
- Si je n’ai pas d’inspiration, je ne peux pas écrire,
- L’inspiration arrive toujours au mauvais moment,
- Mon inspiration va et vient à sa guise.
Toujours selon moi, toutes ces idées sont 100 % fausses. Et j’en ai fait de la route avant de pouvoir admettre ça (car, comme vous, je suis passée par cette phase). Je vous explique mon cheminement !
Cassons les idées reçues sur l’inspiration
Tout d’abord, l’inspiration n’est ni un miracle, ni un quelconque cadeau divin, ni quelque chose qui tombe du ciel. C’est quelque chose d’inhérent à tous les créatifs, quel que soit le métier. C’est un état dans lequel on se sent prêt à travailler et on est ouvert aux nouvelles idées.
L’inspiration peut survenir à tout moment : c’est totalement vrai, mais ça n’est pas pour cela qu’elle est rare, au contraire. Je me suis aperçu que l’inspiration me vient à partir du moment où je suis ouverte à celle-ci. Et c’est pour cette raison que je parle de l’entretenir : elle fait partie de mon état d’esprit quotidien. Je ne pense pas être la seule inspirée par le moindre petit détail, n’est-ce pas ?
Du coup, pour moi, l’inspiration n’est pas quelque chose qui va et vient. Elle est toujours là, quelque part, et ne demande qu’à s’exprimer par l’art. Quand elle arrive, je ne l’enferme pas ni la rejette. Si bien que, finalement, elle ne part presque jamais. Ce qui est plutôt fluctuant, c’est plutôt mon envie de l’exprimer. Il m’arrive d’être inspirée sans avoir envie de créer et c’est normal ! Dans ce cas, j’en profite pour nourrir mon inspiration (Pinterest est ma meilleure amie pour ça). Je me demande donc : est-ce qu’on n’aurait pas pris l’habitude de confondre envie avec inspiration ? Vous avez quatre heures !
Gérer son inspiration quand on travaille
Maintenant que nous avons fait la peau un peu aux idées reçues, abordons le cœur du sujet du jour : comment gérer son inspiration au quotidien ? Quand on est comme moi, avec mille idées à la minute, il est parfois difficile de gérer cet afflux d’inspiration. Comme je le disais plus haut, je ne la refrène pas ni l’enferme, au contraire. Dès qu’une idée me traverse l’esprit, je la note : dans un carnet, sur Notion, parfois sur un post-it. Et c’est valable aussi quand je suis au travail ! De toute façon, tant que cette idée est là, dans ma tête, il m’est impossible de m’en détacher. Le seul moyen de me reconcentrer sur ma tâche est de la sortir, de la coucher sur papier (ou clavier) pour qu’elle ne m’importune plus.
Les idées, pour moi, c’est comme la charge mentale. De la même façon que je vais penser à faire ceci ou cela et que je vais devoir m’en souvenir, une idée non traitée va venir me parasiter et me déconcentrer. Ma productivité va s’en trouver fortement réduite et surtout, je vais nourrir une certaine frustration (dont je parle juste après plus en détail). L’écrire est le meilleur moyen de libérer mon esprit, et ce à n’importe quel moment de la journée.
Gérer son inspiration et sa frustration
Comme je le disais juste au-dessus, avoir des idées en permanence peut vraiment être dérangeant. Mais le plus gros souci, c’est plutôt la frustration que ça engendre. Comment gérer son inspiration et ce sentiment qui en découle ? Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas encore trouvé de remède miracle… Néanmoins, j’ai mis quelques éléments en place pour ne pas ressentir trop de frustration au cours de mes journées.
D’abord, l’écriture au quotidien. Me poser, tous les matins, minimum quarante-cinq minutes devant mon ordinateur m’aide déjà à décharger une grosse part de frustration. Ainsi, à la fin de la journée, je ne culpabilise plus de ne pas avoir écrit comme je l’ai fait le matin-même.
Ensuite, comme je l’évoquais juste au-dessus, je note toutes mes idées, même les plus insignifiantes. J’ai toujours un carnet dans mon sac ou Notion à disposition pour noter parfois les quelques mots qui me viennent et que je dois absolument sortir de ma tête. Si vraiment je n’ai pas le temps de chercher ces deux supports, c’est Messenger qui s’en charge, dans ma conversation avec moi-même ! Une fois écrit, je me sens déjà bien plus sereine et je peux commencer à passer à autre chose.
Troisième élément : j’en parle avec mes copines d’écriture. MarvelOus et Maderose pourront témoigner, il m’arrive souvent de leur parler de mes nouvelles idées ou simplement du fait que j’ai envie d’écrire. En parler avec elles me permet de déverser un peu de frustration et d’être plus concentrée sur d’autres tâches à faire.
Et puis, parfois, aucune de ces actions ne fonctionnent. Alors, je prends juste sur moi et fais de mon mieux pour rester concentrée sur ma tâche. Mon téléphone est toujours près de moi, si vraiment la frustration ne passe pas, je me perds dans Pinterest pendant 2-3 minutes avant de me remettre à ma tâche.
En résumé, gérer son inspiration demande une certaine gymnastique qu’il m’a fallu quelque temps pour maîtriser (et encore, maîtriser est un bien grand mot.) Êtes-vous comme moi, de l’espèce “j’ai trop d’idées, je n’arrive pas à me concentrer, aidez-moi ?” Racontez-moi votre expérience avec votre inspiration !
Au contraire de toi, je ne note pas toutes mes idées, loin de là ! Généralement, quand une idée me vient (un détail pour un univers/personnage, une intrigue, un dialogue, que sais-je) je la laisse là où elle est : dans ma tête. Si je peux m’en souvenir plus tard, alors c’était une bonne idée. Si je l’ai oubliée, ben je l’ai oubliée.
En 2017 j’ai commencé un texte que j’ai arrêté au bout de 20 pages parce que je me suis dit “ça, ça fait un roman, laisse-le là” (je l’avais commencé comme un texte juste pour me détendre) et je n’ai pris aucune note, j’ai juste laissé les choses décanter dans mon esprit. Juin 2021, je jette un œil, je reprends ce vieux brouillon pour voir ce que je garde et ce que je laisse, et j’ai été hyper surprise de voir que des choses centrales dans le récit/placement de l’intrigue ont changé sans que je m’en rende compte ! Pour moi, l’intrigue telle que je la conçois actuellement en préparation de ma première séance d’écriture (1er juillet) était celle d’il y a quatre ans, et j’étais juste allée voir surtout la construction de mes chapitres, etc. Mais au final des buts de personnages ont changé, de sont approfondis, tout seuls, sans que je ne fasse rien. Je pense que si j’avais tout noté frénétiquement et que j’avais juste repris mes notes, je me serais retrouvée engoncée dans un vieux truc. Alors que d’avoir laissé couler me permet aujourd’hui d’avoir une histoire plus mature, nourrie à coup de “ah tiens ! je veux ça pour le roman” chopé à droite à gauche pendant toutes ces années !
Pour se concentrer, mettre une routine en place peut aider, je pense. Ça force le cerveau à se dire “maintenant, j’écris”. C’est presque un ancrage hypnotique, au final. En tout cas, ça a bien fonctionné chez moi pour Roman 1 donc je vais faire pareil pour Roman 2 : me lancer le matin dès le réveil (après un petit tour des mails, quand même, parce que je suis névrosée), avant le petit-déjeuner (pour moi le temps avant le petit-déjeuner c’est du temps volé à la journée).
La nuit, quand je vivote entre veille et sommeil, je place mes pensées sur les rails de mes histoires, et je laisse le fil se dérouler, voir ce qui en découle. En gros, je ne fais presque pas d’efforts pour concevoir mon histoire, je crois x)